La relation D/s
Je crois fondamentalement en la justesse de cette relation. De mon point de vue, je n’y vois que logique et avantages (fin des disputes, régulation des comportements indésirables, places claires de chacun, séduction permanente, communication ouverte et gestion officielle des relations sexuelles…). Au final, lorsqu’elle est basée sur la confiance et le respect, elle assainit la relation de couple, consolide les liens, approfondie l’intimité, exacerbe les sentiments d’Amour existants…
Dans une tentative de définition personnelle, être soumis dans une relation D/s se traduirait par « appartenir à l’Autre ». C’est accepter un regard extérieur sur ses facettes les plus intimes ; c’est s’en remettre à Son Jugement en toute confiance ; C’est accepter d’être nu et sans défense devant La Personne que l’on Aime/Sert.
LA Maîtresse
Tout d’abord, Elle est une Princesse. Elle est cette personne qui ne peut être qu’au centre des priorités. Par son statut, lui reviennent une concentration constante et une attention toute particulière. Elle est une variable dans tous les choix, même insignifiants et quotidiens, au point de discipliner rythme et hygiène de vie pour que lui soient toujours réservées écoute et disponibilité. Elle vient toucher quelque chose au plus profond de l’être qui fait fondre de l’intérieur. La moindre contrariété pour Elle et mon univers s'effondre.
Elle est aimée toute entière, sans limite aucune. Et la choyer donne un sentiment d’extrême satisfaction.
Elle est également Reine. Elle inspire estime et respect en grand. Son Regard ne peut être soutenu sans qu’Elle le demande, intimidant autant qu’il honore celui sur qu’il se pose. Elle est obéit. A personne ne sied aussi bien l’expression « Vos Désirs sont des Ordres ». Elle trône sur mon royaume. Elle en est la Seule et Unique Monarque.
Elle est Propriétaire. Corps et âme lui appartiennent. Elle se saisit de tout bien en toute légitimité puisque chez moi, tout est à Elle. Elle permet au soumis de s’épanouir, sachant qu’un esclave équilibré sert encore mieux sa Maîtresse. Mais Elle garde toujours précieusement en main tous les liens qui assurent que son objet ne puisse trouver d’autre liberté que Celle de lui appartenir.
Elle est Dominante. Elle fait sauter un à un les verrous de la volonté, enfonçant l’autre dans une servitude toujours plus profonde. Elle rappelle quand bon lui semble à sa propriété qu’Elle en a le contrôle total. Elle connaît les clefs de son asservissement. Elle peut choisir de plonger quand Elle le désire au plus profond de l’intimité du servant, et ainsi, d’un seul geste, faire perdre tout moyen, annihiler tout pouvoir, anéantir tout espoir de lui échapper.
De la rencontre à la soumission
Pour moi, la construction d’une relation D/s se nourrit de certaines étapes. Je pense qu’il existe plusieurs formes ou degrés de soumission et qu'on ne peut accéder... ou plutôt que je ne peux accéder (après mettre observé un peu mieux) à une soumission réelle qu'au travers d'un certain processus :
1 - La rencontre: Elle n'est pas forcément physique. Elle peut débuter sous forme de 1er contacts écrits. Mais peu importe la forme tant que cette dernière permet d'introduire le rapport de séduction... Ce rapport est très certainement inégal entre D et s mais doit exister pour permettre de poser les jalons d’une future relation.
2 - La remise des clefs : Lorsque le 1er élan est là, qu’est né le désir de s’enfoncer, de « rétrécir » devant Elle, peuvent être remises les clefs de l’asservissement. En effet, certains outils (mots, gestes, objets, situations…) me font littéralement perdre tous mes moyens. Qu'ils provoquent l'excitation ou non, ils sont d’une extrême efficacité. Quand vient l'envie de les donner, cela signifie pour moi qu'une 1ère étape vers la soumission est franchie. Une fois ces aveux faits, au bon vouloir de la Reine de s’en saisir ou non... Mais dans l’absolu, la position de soumission est officielle et un point de non-retour est atteint. Un grand pas vers la servitude…
3 - Le dressage : Je n'aurai pas l'insolence de tenter d'expliquer ce qu'il doit contenir ou non car ce n'est pas de mon ressort. Par contre, je peux parler de ce qu'il représente pour moi de mon point de vue de soumi. Il est clair qu’il permet à la Maîtresse d’établir le cadre. Mais pas seulement... A mon sens, il permet aussi au soumis de s’en saisir et de pouvoir comprendre, dans sa servitude, quelles vont être les initiatives qui peuvent être prises. En effet, si mon désir est de devenir « le meilleur soumis du monde », je veux pouvoir être capable de deviner, d’anticiper le moindre souhait avant même qu’il soit formulé. Je veux tenter de surprendre, de rendre pétillante la plus classique des soirées, de rendre surprenante la plus banale des situations. Mais je ne peux le faire sans connaître ma marge de manœuvre, ni sans saisir les fondements des désirs, envies, préférences, habitudes de ma Propriétaire. Peut-être me tromperais-je. Dans ce cas, j’en assumerai les conséquences avec crainte et humilité, me jurant à moi-même de tout mettre en œuvre pour ne pas commettre deux fois la même erreur.
4 - L’abandon : Arrive ce moment béni où l’abandon devient total. Ce n’est plus de l’ordre du choix. C’est là, tout simplement. Je perds pied totalement et attend qu’Elle s’en saisisse. C’est terrifiant et en même temps extatique. Je ne connais aucune comparaison possible. C’est à ce moment qu’est prononcé, ou plutôt que s’échappe le 1er « Maîtresse ». Il est l’équivalent d’un 1er « Je t’aime » signifiant le dépôt des dernières armes, l’ouverture des jardins secrets, la remise des clefs de l’âme.
Réelle soumission
En relisant le paragraphe précédent, une crainte m'envahit. Il n'a rien d'une demande mais est bien la présentation de mon profil de soumi. Je souhaite donc ajouter un paragraphe pour étayer certains passages énoncés plus haut concernant les étapes vers la soumission. Où est-ce que je situe réellement la soumission ?
A mon sens, bien que le type de relation soit clairement posé dès la 1ère rencontre (et même avant !), il reste du chemin avant que s’établisse une réelle soumission. En effet, je pense que plier les genoux devant une Femme Dominante dès les 1er pas est un non-sens. Même si en apparence, nous sommes dans un acte de soumission, l’homme à ce moment-là est-il réellement soumis ?
Dit autrement : la soumission est un acte d’abandon, la traduction d’un désir passionné d’appartenir, de servir au mieux, de rendre heureuse. Lorsque l’on plie les genoux sur ordre à la 1ère rencontre, est-on déjà dans l’abandon ou dans la simple satisfaction (pour l’homme) de vivre une scène en réponse à des attentes sexuelles ?
Ce qui devient donc un non-sens puisque le « soumis » n’est pas en train de servir mais bien de se satisfaire lui-même. Cette tendance/pratique semble donc être très adaptée dans la rencontre avec une Dominatrice professionnelle, au travers de jeux de rôles. Mais peut-elle l’être autant dans une recherche de relation réelle et à long terme ? N’est-on pas tout simplement « mort de faim » lorsqu’on se soumet directement, sans même connaître la Maîtresse, dans l’attente qu’elle comble nos propres désirs/attentes/besoins ?
Je cherche une soumission réelle, une soumission dans laquelle, certe, viendra s’inscrire ma sexualité mais trouvant sa source réelle dans une volonté d’Aimer et un désir d’Appartenance. La seule chose qui soit là dès le départ est ma nature de soumi mais pas la soumission en elle-même. Je pense devoir construire cette soumission et c'est pourquoi je fais part de ce fait dans le paragraphe précédent.
Aujourd’hui, je suis prêt. Je le sens à ma fierté. Je suis fier et heureux d’être soumis, fier et heureux de vivre des relations et sensations aussi fortes. Je suis fier et heureux de servir, de me dévouer corps et âme, de vouloir développer le respect et l’Amour à son plus haut degré. Je suis fier et heureux de connaître un genre de relation unique, dont la beauté n’a d’égale que la force d’abandon qu’elle demande. Je suis fier et heureux d’être sans défense face à Elle, face à l’Amour. Je suis prêt à Aimer vraiment.